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s’écria-t-il dans son langage, de l’avoir assaisonné de la bonne façon ; nous verrons s’il restera encore demain une heure à délibérer sur sa toilette. Convenez-en, miss, son frac seroit un pendant admirable du négligé de madame Falbala ! Parbleu ! il ne me manque plus qu’elle pour achever la pièce ».

On se mit ensuite à jouer aux cartes ; mylord Orville, miss Mirvan et moi, nous ne jouâmes point ; — nous trouvâmes de quoi nous amuser infiniment mieux.

Pendant que nous étions engagés dans une conversation des plus agréables, un domestique vint me rendre une lettre, qui, par je ne sais quel accident, avoit été égarée. Je reconnus d’abord votre écriture, et j’en eus bien de la joie, mon cher monsieur. Mylord Orville devina bientôt, par mon émotion, d’où venoit cette lettre ; et sachant que son contenu devoit être essentiel pour notre bonheur, il me pria de rompre le cachet. Je pus le faire hardiment, et sans craindre d’être observée des joueurs, qui étoient beaucoup trop occupés de leur partie pour prendre garde à ce qui se passoit autour d’eux.

J’ouvris donc la lettre, — mais je n’eus