Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/389

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— pensez donc qu’il y va de votre honneur ».

M. Lovel. « Vous m’impatientez à la fin ; — dans toute autre occasion je suis homme à faire montre de mon courage aussi bien que vous ; — mais se battre pour une bagatelle comme celle-là, certes, il en vaut bien la peine » !

Madame Selwyn. « Si vous appelez cela une bagatelle, falloit-il donc en faire tant de bruit » ?

M. Lovel. « À vous dire vrai, madame, je croyois d’abord que j’avois la joue emportée ; mais le mal n’étant pas si grand, le plus court est de s’en consoler. J’ai l’honneur de souhaiter le bonsoir à madame Beaumont ; ma voiture m’attend, et je n’ai pas le temps de rester davantage ». Il nous quitta fort confus et fort honteux.

Ce capitaine est un vrai trouble-fête par-tout où il vient. Heureusement que nous ferons peu de séjour ensemble, car je doute même que la société de ma chère Marie puisse compenser à la longue les désagrémens auxquels on est exposé avec son père.

M. Mirvan chanta triomphe à son retour ; il se divertit beaucoup de la sortie paisible de M. Lovel. « Je me flatte,