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les marins diffèrent trop de nous autres en manières et en langage, pour qu’il y ait de quoi se récrier si on leur entend parler de Londres comme d’un cabinet de curiosités ».

Lady Louise. « Vous êtes un drôle de corps aujourd’hui, M. Lovel ».

M. Lovel. « N’ai-je pas raison ? Prétendre d’avoir vu Londres dans trois ou quatre semaines ! cela me donne, malgré moi, des envies de rire ».

Le capitaine. « Et combien de temps vous faut-il donc, de par tous les diables ? Vous faut-il une journée entière pour chaque rue » ?

M. Lovel, au lieu de répondre, se mit à ricaner avec lady Louise. « Je vous proteste, reprit le capitaine, que si l’on me choisissoit pour votre conducteur, je vous ferois trotter d’un bout de la ville à l’autre dans moins d’une matinée ».

On continua à rire sous cape, et le capitaine s’en étant apperçu, se mit dans une colère affreuse. « Écoutez, mon damoiseau, s’écria-t-il, toujours en apostrophant M. Lovel ; laissez-là vos grimaces ; c’est un langage que je n’entends pas, je pourrois fort bien y répondre par un bon coup de poing ».

M. Lovel. « Monsieur, savez-vous