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qu’aussi souvent qu’il m’a revue depuis, j’ai toujours paru de plus en plus à mon avantage.

Je ne lui ai pas caché non plus ma surprise, de ce que son choix étoit tombé sur une personne, à tous égards, si fort au-dessous de son rang et de son alliance ; et alors il m’a avoué que son premier plan avoit été, avant que de me parler de son amour, de faire des recherches plus exactes au sujet de ma famille, et sur-tout à l’égard de certaines gens avec lesquels il m’avoit vue à Marybone : qu’ensuite mon départ étoit survenu, et que, dans la crainte de me perdre, il avoit tellement perdu la tramontane, qu’il avoit laissé là les règles de la prudence pour ne prendre conseil que de son amour. Ce sont ses propres paroles ; et il m’a dit plus d’une fois que, depuis mon séjour à Clifton, il n’avoit plus balancé sur le parti qu’il vouloit suivre.

M. Macartney vient de me quitter, et c’est mon père qui l’a envoyé chez moi. Il étoit chargé de sa part, de m’assurer de toute sa tendresse, de toute sa bienveillance, et de s’informer si le changement prochain de mon état remplit tous mes vœux, ou s’il me reste encore