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point gouvernées par la raison ! Sir Clément sait qu’il en a mal agi, et cette même fureur qui l’a porté à contenter une curiosité indiscrète, l’engage aujourd’hui à risquer sa vie plutôt que de convenir de ses torts. C’est encore à son orgueil que j’attribue le style grossier de sa lettre : il est piqué au vif de mon indifférence, et il n’a ni assez de délicatesse, ni assez de courage pour cacher son mécontentement.

Je n’ai pas jugé à propos de montrer cette lettre à mylord Orville, et même j’ai cru qu’il seroit prudent d’informer sir Clément de cette précaution. Pour cet effet, je lui ai répondu par le billet suivant :

À sir Clément Willoughby.
« Monsieur,

» La lettre qu’il vous a plu de m’écrire, me paroît si peu propre à être mise sous les yeux de mylord Orville, que j’ai cru vous rendre service en la serrant soigneusement ; vous pouvez compter que je n’en ferai jamais usage. Au reste, je ne garde nulle rancune de ce qui s’est passé ; seulement je dois vous prévenir