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propre à vous faire perdre le goût de cette correspondance.

» Je prévois tous les commentaires qu’on pourra faire sur ce texte. Mylord Orville se croira peut-être offensé, mais heureusement je me soucie peu de son opinion, et d’ailleurs je n’ai point entrepris cette lettre pour lui faire des excuses, mon intention n’étoit que de vous informer des raisons qui m’ont fait agir.

» Je me propose, de quitter l’Angleterre la semaine prochaine. Si dans cet intervalle mylord Orville avoit encore des ordres à me donner, je m’en chargerois volontiers. Je ne dis point ceci pour le défier ; « — au contraire, si c’étoit-là mon idée, je rougirois de la lui présenter par une voie indirecte : — mais, du moins, si vous lui montrez cette lettre, il verra que, si je sais excuser ma conduite, je crains tout aussi peu de la défendre.

Clément Willoughby ».

Voilà un écrivain qui s’annonce avec fierté. Qu’en dites-vous, monsieur ? Que pensez vous de ce mélange de petitesse et de témérité ? À quels excès ne mènent pas les passions, lorsqu’elles ne sont