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coquetterie. D’abord, vous conviendrez que vous ne serez pas fâchée de quitter la maison de madame Beaumont, et dans ce cas vous en reste-t-il d’autre à choisir que celle de mylord Orville » ?

« Sans doute j’avois un asyle, lors même que j’étois orpheline : aujourd’hui que je suis avouée par mon père, je dois manquer de ressources moins que jamais ».

« Votre père voudroit épargner, autant qu’il est possible, la réputation de l’infortunée qui a tenu jusqu’ici votre place : ces ménagemens seroient difficiles, si on la renvoyoit d’abord ; et, si l’on vous faisoit entrer immédiatement dans la jouissance de vos droits, ce seroit le moyen de découvrir toute l’intrigue aux yeux du public, et la pauvre fille ne passeroit plus que pour une bâtarde de madame Green, autrefois blanchisseuse et nourrice à Berry Hill. Il est juste de prévenir cet inconvénient, d’autant plus que M. Macartney ne seroit pas trop flatté d’une pareille généalogie ; nous lui connoissons, vous et moi, une bonne dose d’orgueil et d’amour-propre ».

« Pour tout au monde, je ne voudrois pas être la cause de la perte de cette fille ; mais, en attendant, madame, ne