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raconté l’histoire des amours de M. Macartney, et, après bien des pour-parlers, nous sommes convenus qu’il falloit songer à se défaire de ces deux filles au plutôt. « Ainsi, mademoiselle, si vous êtes curieuse de faire parade du nom de miss Belmont, vous n’avez point de temps à perdre, car dans huit jours d’ici il n’en sera plus question ».

« Dans huit jours ! — Mais, madame, ce plan me paroît singulier ! — sans me consulter, — sans demander l’avis de M. Villars, — sans vous assurer même de l’agrément de mylord Orville » !

« Toutes ces difficultés sont levées ; — car d’abord on ne se met pas en peine de vous ; nous savons déjà qu’une jeune fille ne donne jamais sa main et son cœur que malgré elle, — en apparence, s’entend : — nous sommes sûrs d’ailleurs de M. Villars ; il est trop de vos amis pour s’opposer à votre bonheur ; — et quant à mylord Orville, on y a pourvu aussi, puisqu’il est du secret ».

« Lui, madame ! vous m’étonnez » !

« Oui, sans doute, il en est ; car dès que j’ai vu que nos délibérations prenoient une tournure favorable aux vœux de ce gentilhomme, j’ai persuadé à sir John de le faire appeler ».