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que ce parti, peu proportionné aux espérances de miss Belmont, ne seroit que trop avantageux à sa fille, après qu’on auroit dévoilé le mystère de sa naissance.

J’ai voulu savoir si cette jeune personne est déjà instruite de la révolution dont elle est menacée. Madame Selwyn m’a dit que, jusqu’ici, on avoit encore gardé le secret sur cette découverte ; que même on n’avoit pas encore pris le moindre arrangement à son égard. Pauvre malheureuse ! que son sort est dur ! Je lui dois toute mon amitié, et je la traiterai toujours en sœur.

Enfin, j’ai demandé à madame Selwyn si je n’aurois point la satisfaction de voir mon père. Elle m’a pleinement rassurée : « Seulement, m’a-t-elle dit, sir Belmont ne se sent pas encore assez fort pour soutenir votre vue ; mais toutes ces difficultés disparoîtront, et peut-être seroient-elles levées déjà, si cette Green ne nous eût occupés toute la journée ».

Madame Selwyn a repris dès ce matin le fil de ses négociations. J’attends son retour avec impatience ; mais, comme je ne doute pas que vous ne soyez impatient de recevoir de mes nouvelles, je