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procurer un moment de conversation avec moi.

Je m’informai d’abord s’il avoit vu son père ?

« Oui, madame, et je me crois obligé de vous rendre compte de notre entrevue.

» Il n’a fait aucune difficulté de me reconnoître, dès qu’il a eu lu la lettre de ma mère ».

« Grand Dieu ! quel rapport entre votre situation et la mienne ! Et vous a-t-il reçu avec bonté » ?

« Je ne devois guère m’en flatter, après l’accident malheureux qui m’a chassé de Paris ».

« Et sa fille, l’avez-vous vue aussi » ?

« Non, madame, cette consolation m’a été refusée ».

« Et par quelle raison, je vous prie » ?

« Peut être étoit-ce par prudence, — peut-être aussi par un reste de ressentiment que mon père conserve encore de l’offense qu’il a reçue. J’ai demandé la seule permission de me présenter à sa fille en qualité de frère, d’oser l’appeler du tendre nom de sœur ; mais je n’ai pu obtenir cette satisfaction. Vous n’avez point de sœur m’a dit sir John, vous devez oublier qu’elle est au monde :