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Jugez de mon étonnement, monsieur, quand il m’assura de la manière la plus positive, que loin de m’avoir jamais écrit une ligne, il n’avoit ni vu, ni reçu une lettre de ma part.

Cette étrange découverte nous occupa l’un et l’autre pendant le reste de la soirée. J’ai promis à mylord Orville de lui montrer la lettre qui m’a été adressée en son nom ; elle servira peut-être à lui en faire connoître l’auteur.

Après le souper, la conversation prit un tour général.

N’est-il pas vrai, mon très-cher monsieur, que vous me félicitez de bien bon cœur des aventures de cette heureuse journée ? Je m’en souviendrai toujours avec joie et reconnoissance. Mylord Orville, je le sais, est bien dans votre esprit ; vous avez pris de lui une opinion avantageuse : ainsi j’espère que vous ne désapprouverez point la franchise de la conduite que j’ai tenue avec lui. Je me flatte donc que le choix de votre Évelina obtiendra l’agrément de son meilleur ami ; — c’est l’unique souhait qui lui reste à former.

Je crois, au reste, être à l’abri de tout reproche ; mon alliance avec mylord fait honneur à ceux auxquels j’appar-