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sition : M. Smith l’adressa au maître des cérémonies.

Elle accepta le premier venu qui se présenta ; et, pendant la danse, je me crus trop heureuse de n’être point connue de ceux qui m’entouroient. Elle s’en acquitta on ne peut pas plus mal ; et son âge, son ajustement brillant, et la quantité de rouge quelle avoit mis, lui attirèrent les regards, et je crois bien aussi les railleries de toute l’assemblée. M. Smith eut l’incivilité de se moquer publiquement d’elle, et de la couvrir de ridicules de son mieux. Il se tourna ensuite vers moi, pour me dire combien il enrageoit d’avoir été forcé de danser avec madame Duval. Je fis peu d’attention à ses propos, et je lui dis qu’il me convenoit moins qu’à tout autre d’écouter des plaintes de cette nature.

Lorsqu’elle vint nous, retrouver, elle me déconcerta infiniment, en me demandant comment j’avois trouvé son menuet ? Je lui répondis en termes polis ; mais la froideur de mon compliment parut lui déplaire. Elle appela M. Smith pour danser une contredanse, et ils s’en allèrent joindre les rangs. M. Smith s’avisa de me dire, avant que de partir, qu’il mourroit de honte, si quelqu’un de ses