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« Je suppose pourtant, continua-t-elle, que mylord Orville sera des nôtres ».

« Dans ce cas, madame, vous aurez un compagnon, et je resterai ».

« Irai-je donc lui dire que vous ne voulez pas de lui » ?

« Gardez-vous-en bien, madame, — ou bien souffrez que je ne sorte pas avec vous ».

« Je ne vous comprends pas aujourd’hui, ma chère ; on diroit que vous avez été prendre leçon chez lady Louise ».

Madame Selwyn me quitta, et revint aussi-tôt me dire qu’elle avoit informé mylord Orville qu’il ne me plaisoit point d’accepter son phaéton, et que, pour varier, je préférois une promenade tête-à-tête avec elle.

J’étois trop piquée de cette saillie pour la relever, et je pris le parti de descendre. Mylord Orville m’attendoit au bas de l’escalier ; il s’informa d’un air inquiet de ma santé, et se mit en devoir de me donner la main. Je me détournai sans affectation, et j’entrai dans la salle. J’y trouvai madame Beaumont, et lady Louise qui s’entretenoit avec mylord Merton ; ils se sont raccommodés, et le lord est rentré en faveur.