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et nous ramena à la maison. Mylord Merton étoit trop peu sûr de ses jambes pour s’opposer à notre départ.

Dès que nous fûmes rentrés, je remerciai Orville par une révérence respectueuse. Lady Louise, choquée des égards que m’avoit montrés son frère, et piquée d’ailleurs des procédés de mylord Merton, se mordoit les lèvres en silence, et se promenoit fièrement dans la chambre d’un air excessivement mécontent. Mylord Orville lui proposa de passer dans la salle à visites : « Non, lui répondit-elle, je vais vous laisser avec votre prétendue sœur » ; et en même temps elle nous quitta pour monter l’escalier.

J’étois confondue de la grossièreté hautaine de cette sortie ; Orville lui-même en fut frappé, mais il eut assez de présence d’esprit pour donner un autre tour à la conversation : « Ai-je bien fait, me dit-il, de vous offrir tantôt mes services, ou dois-je m’accuser de ne pas m’être acquitté plutôt de ce devoir » ?

« Mylord, m’écriai-je avec une émotion dont je ne fus pas la maîtresse, c’est de vous seul que j’ai des politesses à attendre dans cette maison… tout le