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grète d’avoir été dans la nécessité de lui manquer de parole.

Adieu, mon très-cher monsieur.




LETTRE LXV.


M. Villars à Évelina.
Berry-Hill, le 28 septembre.

Retiré des embarras du monde, insensible à ses plaisirs et à ses peines, je ne connois depuis long-temps d’autres satisfactions et d’autres soucis, que ceux qui ont rapport à mon Évelina… à celle qui est la source de tout mon bonheur sur la terre. Il est donc singulier qu’une lettre, dans laquelle elle me dit être la plus heureuse des filles, qu’une telle lettre me mette dans des inquiétudes mortelles.

Hélas ! mon enfant, faut-il que le premier, que le plus précieux don du ciel, l’innocence, soit si sujette à s’aveugler sur les dangers qu’elle court… si sujette à être trompée… si peu capable de se défendre ! Faut-il d’ailleurs que nous vivions dans un monde où elle est si peu