Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pourtant d’avoir été mieux sur mes gardes ; car, outre le tort réel que j’aurois eu à me reprocher, il n’auroit pas manqué de me blâmer lui-même de mon inconséquence. Cette réflexion décida aussi ma réponse : « Jugez-en vous-même, lui dis-je ; la promesse que je vous ai faite, quoique volontaire, étoit imprudente et peu réfléchie ; cependant si elle me regardoit seule, je ne balancerois pas un moment à la remplir ; mais l’étranger dont il s’agiroit de divulguer les secrets… ».

« Excusez, si je vous interromps, madame ; qu’il me soit permis de vous assurer que les affaires de cet étranger n’excitent ma curiosité qu’autant qu’elles ont rapport aux démarches d’hier matin… ». Il s’arrêta ; mais c’étoit en dire assez, je pense.

« Si ce n’est que cela, répliquai-je, vous serez satisfait. M. Macartney avoit à me parler en particulier… et je n’ai osé prendre la liberté de le faire venir ici ».

« Et pourquoi non ? Madame Beaumont n’auroit-elle pas… ».

« Je craignois d’abuser de sa complaisance, et j’ai promis à M. Macartney une seconde entrevue, tout aussi légèrement