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heurs de M. Macartney ? Il s’est fié à moi, il compte sur ma discrétion ; il m’a recommandé le secret comme une chose sacrée ! — Mais, d’un autre côté, comment écarter les soupçons de mylord Orville ? comment pallier ces entrevues, qui, à ses yeux, ont tout l’air d’un mystère, d’une intrigue peut-être ? Il est devenu sérieux : j’ai promis de le satisfaire. — Voilà des motifs qui m’autorisent suffisamment à lui accorder la confiance qu’il attend de moi.

Verrai-je ensuite, ou non, M. Macartney demain matin ? c’est une autre question que je n’ai pas l’esprit de résoudre. Que ne puis-je, monsieur, vous demander vos directions, et m’épargner ainsi des faux pas ?

Mais non, — je ne trahirai point monsieur Macartney, je ne manquerai point à ce que je lui dois : mon honneur y est intéressé, et je tiendrai ferme. Sans doute que je serois bien-aise si je pouvois contenter, mylord Orville ; mais cette complaisance ne s’accorderoit pas avec le repos de ma conscience. Je suis sûre, monsieur, que j’aurai votre suffrage, j’y attache le plus grand prix, et je laisse ensuite au temps le soin de me justifier.

Me voici plus tranquille, plus d’ac-