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Lady Louise. « Ah ! c’est que mylord a couru la poste encore, et nous pouvons l’avoir rencontré sans nous en être apperçus. Il n’y a pas de plaisir en cabriolet avec ce Merton ; il va d’une vitesse effroyable, et j’en ai chaque fois des vertiges. Aussi n’ai-je pas manqué de le quereller d’importance toute la matinée. Vous n’avez pas d’idée, madame, comme je l’ai grondé ; n’est-il pas vrai, mylord » ?

Elle accompagna cette question d’un sourire expressif.

Mylord Merton. « Vous avez été, comme toujours, la douceur même ».

Lady Louise. « Oh, fi donc ! mylord, cela ne s’appelle pas dire sa pensée : ne sais-je pas que vous me soupçonnez d’être méchante » ?

Mylord Merton. « Non assurément ; comment pouvez-vous avoir de telles idées » ?

Madame Selwyn se levoit pour quitter, quand madame Beaumont lui proposa une promenade au jardin. « Je l’accepterois volontiers, répondit-elle, si je ne craignois pas que miss Anville fut trop fatiguée » ?

À ces mots, lady Louise, qui appuyoit la tête sur son bras se releva pour me