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ponse. Ils me saluèrent tous assez cavalièrement ; et après avoir fait quelques mauvaises excuses à madame Selwyn, ils se rangèrent pour nous laisser passer, mais en demandant la permission de nous accompagner.

« Et où vous êtes-vous cachée, madame, pendant tout ce temps » ? poursuivit celui qui m’avoit déjà adressé la parole : « savez-vous bien que j’ai été un siècle à vous chercher ? Je ne vous ai trouvée nulle part, et personne n’a pu me donner de vos nouvelles, personne n’a pu me dire ce que vous étiez devenue. Dans quelle prison vous a-t-on claquemurée ? Chaque soir j’ai couru deux ou trois endroits publics, dans l’espérance de vous revoir. Avez-vous été à la campagne » ?

« Oui, mylord ».

« D’aussi bonne heure ! et pourquoi du moins n’avoir pas attendu la fête du roi » ?

« Je n’ai rien de commun avec cette fête ».

« Tant mieux, ma foi, pour toutes les femmes qui devoient en être. Êtes-vous déjà depuis quelque temps à Bristol » ?

« Depuis une quinzaine de jours tout au plus ».