Quoique je me sente actuellement soulagée, il s’en faut pourtant que je sois telle que je devrais être. J’ai mis bien du temps à écrire cette lettre ; dans peu vous en recevrez, j’espère, de plus gaies.
Adieu, ma douce amie : je vous prie sur-tout de laisser ignorer nos secrets à madame votre mère. Elle veut du bien à mylord Orville, et ce n’est point par moi qu’elle doit apprendre combien peu il mérite l’honneur qu’elle lui fait.
LETTRE LXI.
- Continuation de la précédente.
Vous serez surprise, ma chère Marie, de me trouver à l’endroit d’où je date ma lettre : mais j’ai été bien malade ; et M. Villars, qui croyoit entrevoir du danger, a insisté pour que j’accompagnasse madame Selwyn à Bristol ; il a même prié cette dame d’accélérer son voyage.
Nous avons fait la route à petites journées, et j’ai été moins fatiguée que je ne