Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sance que j’avois peu méritée ; l’autre me suivit pour m’importuner de ses excuses. J’aurois voulu faire les miennes au lord ; mais je n’en eus pas le courage.

J’arrivai au logis vers une heure. Les domestiques de madame Mirvan me virent rentrer.

Après cela serai-je encore tentée de retourner aux assemblées ? Que penserez-vous de moi, mon très-cher et très-honoré monsieur ? Vous aurez besoin de toute votre partialité pour me recevoir à mon retour avec indulgence.

Mylord Orville a fait demander ce matin de nos nouvelles, et sir Clément Willoughby (c’est le nom de mon persécuteur) a passé ici lui-même ; j’ai refusé de descendre tant qu’il y a été.

Je sais maintenant à quoi m’en tenir sur la conduite choquante et ridicule de ce Willoughby.

J’ai appris par miss Mirvan que c’est le même homme qui a parlé de moi avec si peu de ménagement au bal de madame Stanley. Il lui plut alors de dire au lord Orville, qu’il étoit bien aise de savoir que j’étois une petite sotte ; il se crut donc autorisé à donner libre carrière à son impertinence. Quoi qu’il en soit, je me soucie fort peu de ce qu’il