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la soirée à côté de madame Mirvan, et de ne pas danser du tout. Mais avant que de la découvrir, mylord Orville me joignit.

Il s’informa si j’étois incommodée. Vous vous imaginez sans doute, monsieur, combien je fus déconcertée. Au lieu de répondre, je baissois sottement la tête, et je fixois mon éventail.

Il me demanda d’un ton grave et respectueux, s’il avoit eu le malheur de me déplaire.

« Non certes, répliquai-je ». Et pour changer de conversation et prévenir de nouvelles questions, je le priai de me dire s’il n’avoit pas vu la jeune dame avec laquelle j’avois parlé tantôt.

« Non : mais ordonnez-vous que j’aille la chercher» ?

« Point du tout ».

« Y a-t-il quelqu’autre à qui vous souhaiteriez de parler » ?

Je lui dis que non, avant que de savoir que je répondois.

« Aurai-je l’avantage de vous offrir quelques rafraîchissemens » ?

Je fis une inclination de tête sans le vouloir, et il partit comme un éclair.

Je commençois à me fâcher contre moi-même, et je me remis assez pour