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LETTRE XLVIII.


Suite de la lettre d’Évelina.

Depuis trois jours, monsieur, nous menons un genre de vie tranquille et retiré. Le Vauxhall a dégoûté madame Duval des endroits publics ; mais comme il lui est impossible de rester long-temps chez elle, elle a résolu ce matin de dissiper ses ennuis par quelque partie de plaisir. Nous sommes sorties pour aller prendre les Branghton, et de là nous devions nous rendre aux jardins de Marybone.

Une grosse ondée nous a surprises en chemin, et le temps sembloit se mettre à la pluie pour toute la soirée. Rendues à Snow-Hill, j’ai retrouvé dans la boutique M. Macartney assis, un livre à la main, dans le même coin où je l’avois vu dernièrement : il me paroissoit plus triste et plus abattu que jamais. Cependant j’ai cru remarquer que sa physionomie s’éclaircissoit un peu à notre arrivée. Je lui ai fait involontairement la première révérence : il s’est levé, et m’a saluée avec