LETTRE XLIV.
Hier, les Branghton ont tous dîné ici. La conversation roula en grande partie sur l’aventure que je vous ai rapportée. M. Branghton exprima ses sentimens à l’égard du malheureux qui en fut l’objet, dans des termes qui méritent d’être cités. Voici sa harangue mot à mot ; vous la trouverez marquée au coin de l’humanité la plus désintéressée :
« Ma première idée, dit-il, étoit de mettre incessamment mon locataire à la porte, car si malheureusement il s’avisoit de se tuer dans ma maison, il m’en résulteroit un embarras infini. D’un autre côté, si je le laisse aller, je risque de perdre ce qu’il me doit ; au lieu que s’il meurt dans ma maison, j’ai un droit exclusif sur sa succession, et j’aurai du moins de quoi me payer. J’avois déjà pensé précédemment de l’envoyer en