« Et de quoi riez-vous, monsieur Tom ? il vous sied bien de vous moquer de nous quand papa nous gronde ».
« Qu’est-il besoin que vous passiez la moitié de la journée à la toilette ? Vous n’êtes jamais prêtes, vous autres ».
« En tout cas, cela ne vous regarde point ; mêlez-vous de vos affaires, et laissez-nous avoir soin des nôtres. Jeune drôle comme vous êtes, savez-vous le temps qu’il faut à une femme pour finir sa toilette » ?
« Jeune drôle ! en effet, vous seriez bien aises un jour d’être à mon âge, quand vous serez devenues vieilles filles ».
Ce dialogue amusant fut poussé jusqu’au moment où on servit le dîné. Nous remontâmes ; chemin faisant, miss Polly me confia que sa sœur avoit demandé la chambre de M. Smith, mais qu’il l’avoit refusée, en prétextant que, dans une occasion pareille, on y avoit répandu de la graisse ; que cependant nous y prendrions le thé, et que je devois m’attendre à voir un homme de bon ton mis avec élégance, qui fréquente les bals et les assemblées, et tient un domestique en livrée.
Nous fîmes un très-mauvais repas :