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et en même temps je ne voulus point désobliger sir Clément. Peut-être, sans les remontrances de madame Mirvan, aurois-je accepté sa proposition sur le champ. Cependant, comme il insistoit sur une réponse, je lui dis d’un ton ironique : « J’aurois cru, monsieur, que la haute idée que vous attachez à vos services suffiroit pour vous dédommager ; mais, puisque je me suis trompée, il faut bien que je vous en remercie moi-même. En voilà assez, j’espère, pour vous contenter.

« La plus aimable des femmes », reprit-il… mais je ne lui laissai pas le temps d’achever, et je me retirai promptement.

Miss Mirvan ne tarda pas à m’informer que sir Clément venoit de recevoir une lettre qui l’obligeoit à partir sans délai, que sa chaise étoit même déjà commandée. Je crus devoir la mettre au fait des raisons qui donnoient lieu à ce prompt départ. Je n’ai point de secret pour cette aimable fille, et c’est de bien bon cœur que je l’ai choisie pour ma confidente.

Au dîné nous nous apperçûmes tous de l’absence de sir Clément ; car, malgré la légèreté de sa conduite à mon