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retirai, et je les laissai discuter l’affaire entre eux.

Madame Mirvan, qui a toujours soin de fuir son mari quand il est de mauvaise humeur, me suivit d’abord, et me fit, avec sa politesse ordinaire, mille excuses du refus impoli que j’avois essuyé.

Je fis après cela une visite à madame Duval, que je trouvai levée et occupée à examiner les débris de sa garde-robe. Elle passa en revue toutes les pièces qui avoient servi à son ajustement le jour de sa malheureuse aventure : chaque lambeau renouvela sa douleur, et lui fournit matière à de nouvelles lamentations. Elle est toujours très-fâchée contre le capitaine, uniquement parce qu’il se plaît à la tourner en ridicule.

Madame Mirvan est parvenue à lui faire renoncer au dessein de poursuivre en justice les prétendus voleurs. Une telle recherche n’auroit pu manquer de faire du bruit dans le voisinage et de compromettre le capitaine. Madame Mirvan a représenté à madame Duval l’inutilité de ses perquisitions, à moins qu’elle ne fût en état de donner des indices plus sûrs ; ce qui seroit d’autant plus difficile, qu’elle n’a ni vu ni entendu parlée ceux qui l’ont attaquée.