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Ranelagh : de retour chez nous, nous eûmes à essuyer la mauvaise humeur du capitaine, qui étoit fort mécontent de la soirée.

Je comptois finir ici ma lettre ; mais dans cet instant nous avons reçu, à ma grande surprise, la visite mylord Orville ; il venoit, disoit-il, pour nous rendre ses respects avant notre départ, et pour s’informer de notre retour. Madame Mirvan lui dit que nous passions à la campagne, et que vraisemblablement ce seroit pour y fixer notre séjour. Cette réponse parut lui faire de la peine ; il nous témoigna ses regrets, dans des termes si polis, si flatteurs, si sérieux, que j’en fus presque chagrine moi-même. Si je partois directement pour Berry-Hill, je suis sûre que je ne sentirois que de la joie ; mais avec ce capitaine et avec madame Duval, quel plaisir puis-je me promettre à Howard-Grove !

Avant l’arrivée de mylord Orville, sir Clément s’étoit fait annoncer. Je l’ai trouvé plus sérieux que de coutume, et il a essayé plusieurs fois de me parler à l’oreille, m’assurant combien il souffroit de mon départ, et combien j’emportois ses regrets ; mais j’étois mal dis-