achever le lord ; il l’interrompit avec humeur, en disant : « Mylord, j’ai déjà fait avancer mon carrosse ».
Son domestique vint justement lui dire que le cocher étoit à la porte. Il me pria de le suivre, et il se mit en devoir de prendre ma main ; je la retirai. « De grâce, lui dis-je, ne me forcez pas ; laissez-moi m’en aller en chaise à porteurs ».
« Cela ne se peut pas, madame, s’écria sir Clément ; voulez-vous que je vous abandonne à des porteurs inconnus ? Que diroit madame Mirvan ? — Venez, je vous supplie ; vous serez rendue chez vous en cinq minutes ».
Je balançois encore. Avec quelle joie n’aurois-je pas voulu rejoindre madame Duval et les Branghton, si ce n’eût été à cause de mylord Orville ! Mais je me flatte qu’il remarquoit mon trouble et qu’il me plaignoit ; car il me dit du ton de voix le plus doux : « Il seroit superflu, madame, d’offrir mes services en présence de sir Clément Willoughby ; mais vous ne doutez pas, j’espère, combien je serois heureux si je pouvois vous être de la moindre utilité ».
Je le remerciai. Sir Clément me pressa instamment de partir. Dans ce moment