voit un concert de racleurs, vous y donneriez du bec sans vous en appercevoir ».
Cette conversation fut poussée avec aigreur de part et d’autre. Quelques observations sur les caractères de la pièce, fournirent une ample matière aux sarcasmes ; j’en eus ma part. M. Lovel me fit l’honneur de me demander ce que je pensois du rôle d’une jeune villageoise qui avoit paru sous le nom de miss Prue. Je lui fis une réponse assez indifférente, et sir Clément observa qu’un caractère comme celui-là étoit peu digne de mon attention.
« C’est cependant, reprit le fat, le premier personnage de la pièce : il est bien marqué, vraiment original ; des mœurs villageoises, l’ignorance rustique d’après nature : il est de main de maître, sur mon honneur ».
Mylord Orville eut la complaisance de se charger de ma défense ; et il s’en acquitta avec tant de succès, que M. Lovel prit le parti de se taire, et de se glisser hors de la loge dès qu’on eut commencé la petite pièce.
Les propos insolens de cet homme me sont insupportables : puissé-je ne le revoir jamais ! Je l’aurois méprisé comme