vivacité : les deux sœurs me suivirent et tâchèrent de me consoler. Je demandai avec instance d’être laissée seule.
Dès que je fus rentrée, madame Duval me demanda ce que j’avois, pourquoi je l’avois quittée.
J’allois me retirer de nouveau, ne sachant que répondre. Cette femme est insupportable : elle me met d’abord dans les embarras les plus cruels, et puis elle est surprise de ma sensibilité.
Le jeune Branghton, entr’autres questions spirituelles, me demanda si j’avois vu la tour, l’église de Saint-Paul, l’opéra ? Ses sœurs n’avoient aucune idée de ce spectacle, et l’on proposa d’y aller tous ensemble à la première occasion. Je voulus éviter de les contredire, et je me bornai à leur répondre que je n’étois point la maîtresse de mon temps, puisque, je dépendois entièrement de madame Mirvan, durant mon séjour à Londres. Je suis très-décidée à ne pas être de cette partie, s’il m’est possible de l’échapper.
Enfin je pris congé de madame Duval : elle me pria de revenir le lendemain ; les Branghton m’invitèrent d’aller les voir à Snow-Hill : ce qui, je suppose, n’arrivera pas de si-tôt ; du moins je souhaite que notre liaison soit bientôt rompue.