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sez point trop de faire usage de vos forces, s’écria-t-il ; il nous reste encore assez de temps. Comment du temps ? répondit-elle ; quelle heure peut-il être ? Dix heures, s’écria-t-il en regardant sa montre. Il faut que vous me chassiez, ma chère Cécile ; ou la calomnie, quoique le malheureux Monckton se trouve forcé de se taire, pourrait encore répandre son venin. Il faut que je vous chasse, reprit-elle ; je sens bien qu’il faut que vous partiez. Mais apprenez-moi auparavant vos projets, et la route que vous vous proposez de suivre. C’est vous-même, répondit-il, qui en déciderez ; vous me direz si je dois retourner au château de Delvile, ou aller directement à Margate pour hâter le voyage de ma mère, avant que la nouvelle de ce fatal combat parviène jusqu’à elle. Partez pour Margate, s’écria-t-elle vivement, ne différez pas un instant : vous pourrez écrire d’Ostende à votre père. Mais restez, je vous prie, hors du royaume jusqu’à ce que nous sachions quelles seront les suites de ce