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lui dire. Elle voyait clairement que son erreur ne venait que de sa générosité et de son empressement à prendre sa défense, et que la confiance qu’il avait en elle et dans son innocence, n’avait pas cédé un seul instant aux efforts qu’on avait tentés pour l’obscurcir ; elle en était vraiement reconnaissante. Mais sa dispute avec son père… l’état dangereux de sa mère… son éloignement qui devenait indispensable… sa propre situation… son mariage clandestin… et plus que tout, M. Monckton, dont la mort était à craindre, étaient des circonstances si tristes, et dont les suites pouvaient être si funestes, qu’elle ne savait par où commencer… quelles consolations lui offrir… ou de quelle façon s’y prendre pour calmer l’agitation de son esprit. Delvile ayant vainement attendu sa réponse, lui dit alors, du ton le plus triste : s’il est possible que vous preniez encore assez d’intérêt à ma destinée pour vous embarrasser de ce que je deviendrai, daignez m’aider de vos conseils,