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ment, elle pria madame Harrel et Henriette de permettre qu’elle les laissât souper seules ; et se retirant dans son appartement, elle résolut de communiquer toute cette affaire à Delvile par une lettre qu’elle adresserait à Margate. Elle sentit alors tout l’avantage qu’il y avait pour elle d’être sa femme, rien ne s’opposant plus à ce qu’elle lui fît part de toutes ses affaires, et qu’elle communiquât à l’homme qui possédait son cœur ses plus secrètes pensées.

Tandis qu’elle était occupée à exécuter un projet qui lui rendait sa tranquillité, on lui apporta une lettre de Delvile même. Elle l’ouvrit avec autant de joie que d’empressement. Il avait promis de ne pas tarder à lui écrire ; mais il lui paraissait impossible qu’il eût pu le faire si-tôt. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour la lire ; elle ne contenait que ce peu de mots :