auguste, était seul assez vil pour l’avoir calomniée avec tant de noirceur.
Des idées aussi défavorables une fois conçues, les conjectures les portèrent encore plus loin. L’attention de Morrice à l’accompagner jusqu’à Londres, sa visite après qu’elle y fut arrivée, et son affectation à observer et à suivre Delvile, lui parurent des démarches dictées par M. Monckton, dont il venait alors de quitter la maison ; elle était convaincue que Morrice, quels que fussent les ordres que M. Monckton eût pu lui donner, n’aurait pas hésité un instant à les exécuter ; et elle ne douta pas que les informations de ce jeune homme n’eussent contribué à l’instruire de ses démarches. Il s’agissait ensuite de pénétrer le motif d’une perfidie aussi noire et aussi compliquée : un seul pouvait l’avoir dictée ; et Cécile, quoique naturellement peu défiante, le découvrit bientôt.
Accoutumée depuis long-temps à regarder M. Monckton comme un ami