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temps en Angleterre. Ma mère ne cessera jamais de nous protéger ouvertement… Ayez, je vous supplie, un peu de fermeté ; persévérez dans la promesse que vous lui avez faite, et daignez me donner votre main, aux conditions qu’elle exige. Une condescendance si généreuse vous l’attachera pour toujours ; en mettant fin à ses inquiétudes, vous contribuerez au rétablissement de sa santé. Avec une pareille épouse et une pareille mère, que me restera-t-il à désirer ? Si je me plaignais de n’être pas plus riche, il faudrait que je fusse bien avare… Parlez donc, ma Cécile, tirez-moi de cette affreuse inquiétude, et dites-moi que votre parole vous est aussi sacrée que votre honneur, et que ma mère n’a point donné son consentement en vain.

Cécile soupira profondément, et dit, après avoir un peu hésité : je savais peu ce que je promettais, et je ne sais guères mieux à présent ce que je dois faire… Je vois que la félicité humaine ne peut jamais être parfaite ; néanmoins, puis-