Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/188

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tout le monde cherche à m’éloigner, s’écria la triste Henriette en sanglottant ; mais on le tenterait vainement, car je ne m’en irai sûrement pas. Vous avez tort, repartit le docteur, vous ne pourrez rester ici : croyez-vous témoigner beaucoup d’amitié, en vous comportant de cette manière avec une personne dangereusement malade ? Ô ma chère miss Beverley ! s’écria Henriette, entendez-vous tous les reproches qu’ils me font ? voyez-vous comme ils veulent me chasser d’auprès de vous ? Ils s’opposent même à ce que je vous regarde. Parlez pour moi, chère miss, parlez vous-même en ma faveur ; dites-leur que la pauvre Henriette est bien éloignée de penser à vous faire le moindre mal ; dites-leur qu’elle ne demande qu’à rester auprès de vous, qu’à vous voir… Je veux tenir cette précieuse main, je veux que ma bouche y soit collée jusqu’à la dernière minute.

Quoique le caractère sensible et compâtissant du docteur fût très-affecté de la douleur et de la tendresse de cette jeune