Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vie aux dépens de la mienne. Alors se penchant pour la contempler mieux : est-ce là, s’écria-t-elle, cette miss Beverley, si heureuse autrefois, au bonheur de laquelle j’avais cru que tout devait concourir ? cette miss Beverley, qui paraissait être la reine du monde entier, et qui, malgré cela, était si bonne, si douce, si honnête avec les gens même du dernier rang, si sévère pour elle-même, et si indulgente pour les autres ? Au milieu de cet éloge simple et pathétique, du mérite et des perfections de Cécile, le docteur Lyster entra dans la chambre ; toutes les femmes, à l’exception de Marie, s’empressèrent de l’assurer qu’elles n’avaient point attiré cette étrangère. Marie se contenta de lui dire qui elle était, et que si sa maîtresse pouvait s’appercevoir que ce fût elle, il n’y aurait personne au monde dont la présence lui fît plus de plaisir. Jeune demoiselle, lui dit le docteur, je vous conseille de passer dans une autre chambre jusqu’à ce que vous soyez un peu plus calme. Je vois que