Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/142

Cette page a été validée par deux contributeurs.

minutes, au plus affreux désespoir : lorsqu’elle eut un peu recouvré sa raison, elle pensa qu’elle ne pouvait mieux faire que de remonter dans sa voiture pour y attendre le retour de Delvile. Elle ordonna donc au cocher de la conduire à un des coins de la place, la plus à portée de l’hôtel, où elle resta près d’une demi-heure. Elle imagina pour lors que Delvile, ne l’ayant pas trouvée chez son père, aurait conclu de là qu’elle n’avait pas voulu s’y rendre ; ce qui l’aurait peut-être engagé à retourner chez Belfield, qu’il croirait complice de son évasion. Un coup de désespoir la fit résoudre, quoi qu’il pût en arriver, d’aller encore une fois à la rue de Portland pour s’y informer si Belfield serait rentré chez lui. Cependant, pour empêcher qu’ils ne se cherchassent inutilement l’un l’autre pendant la nuit, elle s’arrêta encore à la maison de Delvile, et chargea le portier, au cas que le jeune Delvile reparût, de l’avertir qu’il aurait des nouvelles de la personne dont il était en peine chez