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retour, il lui dit que son maître l’avait chargé de l’informer que tous les moments qu’il resterait encore à Londres étaient pris, et qu’il ne pourrait absolument point la voir.

Retournez auprès de lui, s’écria la pauvre Cécile exténuée de fatigue ; assurez-le que je ne suis point venue ici de mon propre mouvement, mais par l’ordre d’une personne qui lui est chère. Dites-lui que je demande seulement la permission d’attendre une heure chez lui, et que je ne sçais absolument où aller. Ce ne fut pas sans émotion que ce domestique lui-même rapporta la réponse de son maître. Il lui faisait dire que tant que l’honorable M. Delvile existerait, il croyait qu’il n’y avait que lui seul au monde qui eût le droit de disposer de sa maison ; qu’il allait se mettre au lit, et avait défendu à ses domestiques, sous peine d’être congédiés sur le champ, d’y laisser entrer, ou rester qui que ce fût.

Cécile alors ne sachant où donner de la tête, s’abandonna, pendant quelques