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tait déterminée à tenter un dernier effort pour les rendre heureux, et d’en attendre l’effet, malgré sa maladie et le sacrifice qu’elle faisait en différant son voyage.

Ainsi, oubliant généreusement son ressentiment, elle avait écrit à son époux avec tendresse, lui témoignant le regret que lui causait leur mésintelligence, et l’envie qu’elle avait de se réconcilier avant de quitter l’Angleterre. Elle lui apprenait que les médecins qu’elle avait consultés regardaient sa guérison comme très-incertaine, déclarant en même temps que la tranquillité d’esprit lui était encore plus nécessaire que le changement d’air ; et elle ajoutait que cette tranquillité ne pouvait lui être rendue qu’en mettant fin aux peines que lui causait le triste état de son fils. Elle le priait donc de faire connaître l’auteur des bruits calomnieux qu’on avait répandus contre la réputation de miss Beverley, l’assurant qu’après avoir pris de bonnes informations, il trouverait que rien n’était si faux, et qu’elle jouissait du calme d’une