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tant que mon amitié ! alors vos amis n’auront plus aucun souhait à former en votre faveur. Je regretterai toujours, s’écria Henriette en sanglottant, de ne pouvoir vivre éternellement avec vous, et j’aurais peine à me consoler de vous quitter, quand même ce serait pour devenir reine du monde entier : jugez donc actuellement que je ne suis rien, et que je ne tiens à personne, combien ma douleur doit être plus vive ! Cécile lui réitéra les assurances de son amitié, embrassa madame Harrel, dit les choses les plus honnêtes au pauvre M. Arnott qui était très-affligé, et ils partirent.

En traversant le vestibule pour se rendre dans son appartement, elle fut très-étonnée de trouver tous ses domestiques rassemblés. Elle s’arrêta pour savoir leur intention, et tous s’avancèrent à la fois, la priant instamment et humblement de leur dire la raison pour laquelle elle les renvoyait. Je n’en ai pas d’autre, s’écria Cécile, que mon