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pables d’en obtenir le moindre délai, et que leur empressement à divulguer leurs prétentions les empêcherait de penser aux inconvénients auxquels il l’exposait. M. Eggleston se laissait entièrement gouverner par son fils, qui était un dissipateur ; d’ailleurs, en remettant cette affaire entre les mains d’un procureur, il se flattait, par ce moyen, d’être pour la suite à couvert du ressentiment de Delvile, en affectant, si cela, lui convenait, de désapprouver la conduite de M. Carn, lequel s’excuserait toujours, en disant qu’il n’avait eu en vue que l’avantage et les intérêts de son client.

Cécile pénétra aisément le mystère de cette manœuvre. Tout ce qui lui restait donc à faire était d’éviter qu’on ne la mît dehors par force, en quittant de bon gré une maison où elle était exposée à cet affront. Elle ne savait cependant encore où aller ; il ne lui restait qu’une ressource, une seule tentative à faire, pour se procurer un asyle honorable. Il est vrai qu’elle était bien désagréable,