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la réparera pas. Mais est-ce là une raison valable pour t’exempter de secourir tes semblables ? La vue de la mort est-elle un motif assez puissant pour te refuser à la pitié ? Ne doit-elle pas au contraire l’exciter, et t’engager à t’acquitter de ce qu’elle exige de toi ? Et ton expérience, qui t’a fait connaître combien la vie est courte, n’a-t-elle pas dû t’apprendre que tout ici bas n’était que vanité, et qu’on ne pouvait trop tôt se préparer à sa fin ? — Cela peut être ; mais ma douleur à cette époque ne m’a permis de penser qu’à moi. — Et actuellement t’occuperais-tu d’autre chose ? — Probablement de la personne que j’ai perdue, dit-elle en souriant. Cependant, vous pouvez m’en croire, j’ai dans ce moment des affaires très-sérieuses. — Excuses frivoles, qui ne signifient rien, et auxquelles on ne manque jamais de recourir ! Quelle affaire pourrait être aussi importante que celle de soulager ton semblable ? — J’espère, répondit-elle d’un air satisfait, que je ne négligerai point de m’acquitter de ce de-