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raient pas à le voir. Elle leur conseilla de ne point lui témoigner toute leur sensibilité à ses malheurs, parce qu’il pourrait croire qu’elles lui reprocheraient sa mauvaise conduite, et leur représenta que, lorsqu’il serait une fois réuni avec sa famille, il leur serait facile de l’engager peu à peu et imperceptiblement à suivre une vocation moins précaire et plus utile que celle qu’il avait embrassée. Après leur avoir dit tout ce qu’elle crut devoir leur apprendre, mêlant à son récit des conseils et des consolations, elle termina sa visite ; car la douleur de madame Belfield en apprenant la situation actuelle de son fils, fut si bruyante et si difficile à contenir, qu’elle ne fut plus étonnée que Belfield n’eût pas eu le courage de s’y exposer, et n’ayant aucun espoir de pouvoir consoler la tendre Henriette qui pleurait amèrement la disgrâce de son frère, elle se contenta de lui promettre, qu’avant son départ de Londres, elle la reverrait.

Le reste de la journée se passa dans de tristes réflexions sur l’entrevue qu’elle