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Qu’est-ce donc que cette indépendance, s’écria M. Monckton, qui a si fort exalté votre imagination ? Un vain songe, produit par des idées romanesques, qui n’existe point dans la nature, et est absolument incompatible avec l’ordre ordinaire des choses. Dans les pays sauvages, ou dans des temps d’anarchie, l’indépendance peut-être existe pendant quelques instants ; mais dans un gouvernement régulier, elle n’est que pure illusion. Il est absolument nécessaire qu’une partie de la société soit subordonnée à l’autre. Le soldat n’a pas plus besoin de l’officier que ce dernier n’a besoin de lui, ni le vassal du seigneur, plus que le seigneur du vassal. Les riches sont redevables de leurs distinctions, de leur luxe, aux pauvres, autant que les pauvres le sont de leur salaire et de leur subsistance aux riches.

Si vous considérez l’homme comme un simple automate, reprit Belfield, et eu égard à ses opérations animales, vous avez certainement raison de le traiter