Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/217

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pirer un éloignement aussi déplacé ; je cherche vainement à le découvrir, il refuse de me l’apprendre ; son ressentiment et son injustice ont quelque chose pour moi de mystérieux et d’incompréhensible.

» Ma mère a été très-flattée de votre confiance. Elle n’a cessé de faire votre éloge ; elle prétend qu’on aurait peine à trouver une femme qui vous ressemblât, et qu’on ne rencontrerait jamais un pareil exemple de constance. Son fils aurait l’ame basse et intéressée, si après une preuve d’affection aussi rare, il consentait à vivre sans elle. Ô que la décision sortie d’une bouche si respectable m’a tout à la fois encouragé, ravi, et inspiré la plus vive reconnaissance !

» Le déplaisir de mon père à cette déclaration a été extrême. Ses accusations, toujours aussi peu vraisemblables qu’injurieuses, me sont devenues insupportables. Il niait que l’argent que vous avez emprunté eût été pour