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trouvait ne lui présentant pas pour le moment d’occupation plus intéressante.

M. Monckton, à qui rien de ce qui concerne Cécile ne pouvait être long-temps caché, fut bientôt informé de la visite de Delvile ; il se rendit promptement chez elle pour en apprendre le résultat. Quoiqu’elle n’eût plus en lui la même confiance qu’auparavant, elle n’avait pas la force d’éluder ses questions. Son mécontentement, en apprenant ce qui s’était passé fut bien différent de celui de la tendre Henriette ; et sa fureur, après une pareille épreuve, devint si forte, qu’il eut beaucoup de peine à l’empêcher d’éclater. Il n’épargna pas la famille Delvile dont il exagéra la fierté, et l’inconstance qu’elle témoignait à rejeter ou rechercher son alliance, suivant que cela lui convenait, et lui reprocha à elle-même sa patience. En prenant congé, il lui dit que, quelle que pût être sa résolution, il faisait les vœux les plus sincères pour sa félicité, et il se hâta de la quitter.