Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sion, de se rappeler ce qu’elle avait daigné lui dire à ce sujet. Elle, de son côté, toujours fidèle à ce qu’elle avait une fois avancé, assura qu’elle tiendrait sa promesse.

La tâche la plus difficile restait encore à faire ; il s’agissait de vaincre l’obstination de son père, par qui ou devant qui le nom de Cécile n’était jamais prononcé. M. Delvile imaginait que son honneur serait compromis, si son fils en manquait au point d’avoir besoin de nouveaux motifs pour renoncer à elle. Il garda donc en lui-même, pour s’en servir au besoin, les accusations qu’il croyait avoir droit de former à sa charge, comme une ressource dont il dédaignait de se prévaloir tant que la nécessité ne l’y forcerait pas. Mais, à cette nouvelle proposition de son fils, il ne put plus taire ce qu’il savait. Il traita Cécile de femme prodigue, qui négociait avec les juifs, assurant que depuis la mort de son oncle, elle n’avait cessé d’avoir des affaires avec eux. Il l’accusa des extravagances les plus