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honneur, et soutenu que toutes ces assertions étaient fausses. Généreux Delvile ! s’écria Cécile fondant en larmes, cette conduite est telle que je l’espérais de votre part. Je n’attendais pas moins de votre probité. Pourquoi miss Bererley pleure-t-elle ? dit-il, en se radoucissant et se rapprochant d’elle, et pourquoi a-t-elle cherché à m’alarmer ? Ces choses ont été présentées sous un faux jour ; daignez donc éclaircir un mystère dont l’obscurité me fait souffrir les plus rudes tourments.

Cécile alors lui raconta la manière dont elle avait eu recours au juif pour M. Harrel, et lui expliqua les raisons qui l’avaient forcée à se cacher chez madame Belfield pour que son père ne la vît pas. Delvile l’écouta avec la plus grande attention, tantôt admirant sa conduite, tantôt témoignant du ressentiment de la façon dont on en avait agi à son égard ; tantôt la plaignant des pertes qu’elle avait souffertes : mais, quoiqu’affecté différemment par les diverses parties de son récit, il en